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Pièce nº Rey17770926

Type Lettre
Identifiant Rey17770926
Date de composition 1777-09-26
Certitude sur la date haute
Date de réception /
Expéditeur Rey, Marc Michel
Destinataire Weissenbruch, Charles-Auguste-Guillaume de
Lieu d'envoi Amsterdam
Lieu de réception Bouillon
Adresse /
Lieu de conservation Liège, Bibliothèques de l’Université
Cote Fonds Weissenbruch, Farde 21.12
Cote (copie) /
Imprimé /
Edition /
Autographe oui
Signature oui
Renvois /
Incipit Voici une nouvelle. Le prince d’Orange est attendu
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Amsterdam, 26 septembre 1777

Voici une nouvelle

Le Prince d’Orange 1 est attendu à Amsterdam le 27 septembre à 7 heures du matin pour se faire reconnaître à l’amirauté de cette ville.

Il passera à bord d’un vaisseau de guerre qui l’attend et sur le quel on arborera le grand pavillon d’amiral Général, il sera salué de quelques centaines de coups de canon.

Il verra manœuvrer ce vaisseau entre deux chameaux pour pouvoir lui faire passer la barre du Pampus2

Ensuite il dinera à l’Amirauté à une Table de 40 couverts, avec ce que nous avons de mieux ici. Pour ce qui me regarde je compte de rester chez moi, ces misères ne sont pas capable de me faire sortir, mais probablement que toute la ville sera par voye ou par chemin pour être témoins de toutes ces belles choses et que l’Y3 sera couvert de vaisseaux.

Dieu veuille qu’il n’arrive pas d’accident [2]

Je vous prie, mon fils, de donner cours aux incluses d’embrasser vos dames pour moi et le petit4.

Voulés-vous bien mettre à part pour moi

  • à 1 Journal politique de 1777 Mars 1r ou premiere quinzaine5
  • à 2 −−−−−− dito6, 1777 juin premiere quinzaine 2 fois

Je vous prie de les mettre à part pour me les faire parvenir à la premiere occasion, ils ont manqué

A la place de mars j’ay trouvé 1 May qui m’est inutile les 2 juin ont manqué

Je vous confirme l’envoy des victuailles pour Monsieur le baron de Poüilly 7, scavoir cinq pièces marquer D.P.n° 1 à 5

  • Un tonneau café
  • Un tonneau sucre
  • Deux caisses vin
  • et une petite caisse qu’on doit manier avec précaution.

Nous nous portons fort bien loué soit Dieu.

Si vous n’avés pas lu l’Eloge du chancelier de l’Hopital je vous conseille d’en faire la lecture, c’est un excellent ouvrage, peut-on savoir qui en est l’auteur ? 8 

Je suis de cœur tout à vous

le 26 septembre 1777

Avés vous annoncé le tome 6 de la Bible de Chaix 9, ce n’est pas l’ouvrage d’un cagot10 vous pourriez hardiment en donner deux extraits bien remplis et ils ne dépareroient point votre journal.

Rey

Notes

1 Guillaume V (1748-1806), prince d'Orange-Nassau (Willem V Batavus, prins van Oranje en Nassau), stathouder des Provinces-Unies de 1751 à 1795, est également amiral général de la flotte hollandaise. Il effectue une visite officielle à Amsterdam en septembre 1777.

2 « Chameau : en termes de marine, espèce de grand ponton qu'on emploie surtout en Hollande, et qui sert à soulever un bâtiment pour le faire passer sur de petits fonds » (Académie, 1835, 6e éd.). En effet, les navires ayant un grand tirant d’eau sont dans l’incapacité d’entrer dans la rade d’Amsterdam en raison de la présence de hauts fonds aux approches du port, notamment au niveau de l’île de Pampus. Pour remédier à ce problème de tirant d’eau on utilise des caissons d’entraînement latéraux appelés « chameaux ». Mirabeau dans son ouvrage Doutes sur la liberté de l'Escaut ; réclamée par l'Empereur: sur les causes et sur les conséquences probables de cette réclamation (Londres, G. Faden, 1785, 8°, p. 13) décrit le Pampus ainsi : « […] de la partie du sud-ouest du Zuiderzée, il se détache un golfe de 10 à 12 lieues de profondeur qui sépare la Nord-Hollande de la Sud-Hollande. L’entrée de ce golfe est ce qu’on nomme le Pampus ; […] le Pampus n’a presque point de profondeur. Les vaisseaux […] passent le Pampus à l’aide de chameaux. »

3 Ye ou simplement Y, actuellement orthographié IJ, est un lac d’eau douce situé à l'est d'Amsterdam, deux écluses le séparent en deux.

4 Jeanne Marguerite Rey, épouse de Charles Weissenbruch, son fils Louis Weissenbruch, petit-fils de Marc Michel Rey et madame Weissenbruch mère.

5 Il s’agit sans doute de La Gazette des gazettes ou Journal politique (1764-1793), journal publié par la Société typographique de Bouillon dont Charles Weissenbruch est le directeur des journaux.

6 dito : dans la langue commerciale, « de même, comme ci-dessus ».

7 Nicolas-Albert de Pouilly (1725-18..) surnommé Le Hollandais, baron de Ginvry, colonel de cavalerie au service de la Hollande. Dans une lettre du 11 novembre 1777, le baron de Pouilly écrit à Charles Weissenbruch pour accuser réception d’une lettre de ce dernier l’informant que ses « marchandises hollandaises » sont arrivées (Fonds Weissenbruch, Farde 6-5). Dans la lettre du 10 avril 1778, Rey écrit à Charles Weissenbruch que Melle de Pouilly, dernière épouse du baron, a invité son épouse à Ginvry (Rey17780410).

8 Il s’agit de l’ouvrage de Jacques Antoine Hippolyte, comte de Guibert (1743-1790), Eloge historique de Michel de l’Hopital ; chancelier de France ; ce n’est point aux esclaves à louer les grands hommes (s.l n.1777, 8°). Rey annonce la vente de cet ouvrage dans la livraison de novembre 1777 du Journal des savants, à la rubrique « Livres nouveaux ». Militaire, auteur de plusieurs ouvrages consacrés à l’art militaire, Guibert donne en 1746 une tragédie sur le Connétable de Bourbon (Londres, s.n., 1746, 12°), puis compose l’Eloge du maréchal de Catinat (Edimbourg, s.n., 1775, 8°). Ami de Voltaire, Buffon, Jean-Jacques Rousseau, Diderot, il devient l'adversaire de d'Alembert après avoir été son ami. Il sera reçu Académicien français le 13 février 1786, en remplacement de Antoine-Léonard Thomas, Germaine de Staël fait son éloge (publié tardivement dans les Œuvres complètes de Madame la baronne de Staël-Holstein (Paris, Didot frères, 1838, vol. 2, p.413-422)) .

9 Charles Chais (1700-1785), La Sainte Bible, ou le Vieux et le Nouveau Testament avec un commentaire littéral, composé de notes choisies et tirées de divers auteurs anglois (Amsterdam, Marc Michel Rey, 1777, 4°, 2 vol.). L'ouvrage parut en quatre étapes, chez des libraires différents, en 1742-1745, 1746-1748, 1758-1777 et 1790. Il ne fut jamais terminé et s'arrête au t. VIII (Esdras-Néhémie-Esther). Chaque partie a une page de titre et une pagination particulière. D'après l'Avertissement du libraire figurant au tome IV, 2e partie : « L'auteur[...] s'est dégoûté d'un travail pénible, et depuis près de dix ans il l'avoit abandonné ». A partir de ce volume IV, Charles Chais étend son commentaire « en indiquant au moins les interprétations les plus remarquables des savans des autres pays et des autres communions », notamment celles de Charles-François Houbigant. Correspondant de Rey dès 1756, Chais a rédigé une convention avec Rey pour l’impression et le paiement de la « Suite du commentaire sur la Bible ». Dans la livraison d’août 1777 du Journal des savants, à la rubrique « Livres nouveaux », on trouve la mention suivante : « Marc Michel Rey libraire à Amsterdam, sur le Cingle, vient d’imprimer le tome VI de la Sainte Bible, avec un commentaire littéral, composé de notes choisies et tirées de divers auteurs anglois, par Mr C. Chais, pasteur émérite à La Haye. Ce sixième tome, pour la perfection duquel on n’a rien négligé, est divisé en deux parties, qui comprennent le premier et le seconde Livre des Rois, in 4°, … à 8 fl. de Hollande. »

10 Faux dévot, bigot, hypocrite.