Pièce nº Rey17480919
Type | Lettre |
Identifiant | Rey17480919 |
Date de composition | 1748-09-19 |
Certitude sur la date | haute |
Date de réception | / |
Expéditeur | Luzac, Elie |
Destinataire | Rey, Marc Michel |
Lieu d'envoi | Leyde |
Lieu de réception | Amsterdam |
Adresse | / |
Lieu de conservation | Amsterdam, UB, Bibliotheek der Vereeniging tot Bevordering van de Belangen des Boekhandels |
Cote | Bre 2-26 |
Cote (copie) | / |
Imprimé | / |
Edition | / |
Autographe | oui |
Signature | oui |
Renvois | / |
Incipit | Il y a quelque tems que j’étois à Rotterdam |


Leyde, 19 septembre 1748
Leyde 19. (1) Sept. 1748. / Luzac.
Monsieur,
Il ÿ a quelque temps que j’étois à Rotterdam chez Monsr. J. D. Beman 1, j’appris de lui que vous lui aviez envoïé des Anti-Lucretius deux ou 3 jours avant le terme que nous avions stipulé; c’est sur cela que j’ai dit peut-être pourrois-je etc. 2 J’ÿ ai ajouté le peut-être parce que je n’ai pas jugé la chose digne de grande attention, et sans votre beau compliment je n’aurois pas pris la peine d’ÿ songer d’avantage.
Je ne sai pas comment vous regardez les gens. Je n’ÿ ai aucun intéret: je vous dirai
pour moi que je regarde tous mes prochains comme des personnes vertueuses tant
qu’elles ne me prouvent le contraire, et que d’un defaut je ne conclus pas pour le
général. C’est ainsi Monsr. que j’ai trouvé, que
et que je prouverai tant de fois que
a et où
vous voudrez qu’une personne qui mot raturé vend à f 2.– un livre
qu’il dit vendre à f 3.– aux particuliers3, et qui en agit
autrement, en agit par cela même en une personne sur qui on ne peut faire aucun fond
et par une conséquence, de mauvaise foi. Vous pouvez avoir d’ailleurs Monsr de bonnes qualites auxquelles je garderai bien de mot raturé
porter quelque atteinte. Jamais je n’aurois fait usage de toute cette cette saine4 ; mais votre vivacité, hors de saison
pour une personne qui ne peut pas se disculper, pourroit bien m’ÿ porter.
Je repondrai le plutôt possible à l’autre article de votre lettre
Votre très humble serviteur
Leyde 19 septembre 1748.
J’ajouterois encore deux mots pour vous convaincre s’il se peut que vous n’en avez pas bien agi. Vous dites que vous êtes le maître de vos marchandises. A la rigueur vous avez raison. Mais vous n’en êtes plus maître dès que vous avez à mot raturé faire avec un correspondant qui vous donne de l’avantage sur ses marchandises. Mais supposons qu’à cet égard vous ne me deviez rien, il ne vous étoit pourtant pas permis de m’abuser, en me disant que vous vendiez Les Mœurs f 3.– tandis que vous les vendiez f 2.– à quoi bon ce détour? Voilà Monsr tout ce que j’ai à dire et tout ce que je dirai sur cette affaire. Je laisse à vous même à juger si j’ai tort ou raison. Je ne suis pas homme b à mot raturé celer mon mot raturé tort. Convainquez-moi ou rendez-vous.
Monsieur / Monsr M. Reÿ / Marchand Libraire / à / Amsterdam
Notes sur le manuscrit
a Ecrit au-dessus de la ligne.
b Ecrit au-dessus de la ligne.
Notes
1 Jean Daniel Beman (- ?-1767 ?). Libraire à Rotterdam. Il s’associera avec son fils Hendrik Beman à partir de 1754 et se retirera en 1763 en sa faveur. L’Anti-Lucretius est achevé d’imprimer, Rey commence la vente de ses exemplaires, quelques jours semble-t-il avant la date convenue avec Luzac.
2 « Peut-être pourrais-je vous convaincre d’avoir agi de mauvaise foi aussi par raport à l’Anti-Lucretius », écrivait Luzac dans la lettre du 28 août 1748 (Rey17480828).
3 Luzac revient sur le prix de vente des Mœurs de Toussaint que Rey aurait vendu au même prix de 2 florins aux libraires et aux particuliers, voir la lettre du 8 août 1748 (Rey17480808).
4 Le mot «saine» ou «faine» est peu lisible et le sens peu clair. Peut-être Luzac écrit-il «saine» pour scène.