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Pièce nº Rey17731216

Type Lettre
Identifiant Rey17731216
Date de composition 1773-12-16
Certitude sur la date haute
Date de réception 1773-12-22
Expéditeur Rousseau, Pierre
Destinataire Rey, Marc Michel
Lieu d'envoi Paris
Lieu de réception Amsterdam
Adresse oui
Lieu de conservation La Haye, Koninklijk Huisarchief Den Haag
Cote G16-A434, no. 158
Cote (copie) /
Imprimé /
Edition Bosscha (1858) p. 308; Leigh 7022
Autographe oui
Signature oui
Renvois Rey17731222
Incipit J’ai receu hier, mon cher Compére

Au1 château du comte Ferrers à Staunton Harold, in Leicestershire, le 16 décembre 17732.

Je viens de recevoir, Monsieur, avec beaucoup de plaisir votre dernière du 3 du courant3 qui me trouve encore ici, mylord et milady ne voulant me permettre de retourner à Londres qu'avec eux dans le commencement de la rentrée du Parlement qui sera le 13 janvier. Je suis étonné que vous ne soiés jamais venu en Angleterre ; c'est un païs autrement libre que la Hollande et bien digne d'être visité par un homme à reflexions et amateur de la liberté tel que vous; liberté fondée sur un contrat social4 entre le Roi et ses sujets, ou plustôt les sujets et le Roi5; liberté telle à peu près que pourrait la désirer mon ami Jean-Jacques6 , en supposant dans le Roi et ses sujets point de vices, ce qui est impossible de part et d'autres. Votre présence, d'ailleurs, dans ce païs, où votre nom est si bien connu par la quantité d'ouvrages philosophiques que vous avez dispersés7 avec autant de soin que d'intelligence sur la terre et qui y ont produit une espèce de révolution dans la façon de penser, pourroit multiplier les branches de votre commerce. A cet égard, je vous dirai que j'ai observé que plus les libraires anglais sont honnêtes, plus ils sont timides à achepter pour leur compte un ouvrage étranger, à moins que la fortune en réputation dudit ouvrage ne soit absolument faite. M. Elmsly8 et mon ami Basset9 sont dans ce cas, parce qu'ils sont dans l'usage de payer exactement leurs lettres de change. Pour ceux qui ne s'en inquiètent guère, ils sont capables d'achepter tous vos livres sans les prendre en commission. Si vous demeurez ici un tems suffisant, vous serez en état d'en juger encore mieux que moi; la facilité d'ailleurs qu'il y a ici pour les marchands de faire banqueroute, pour ainsi dire à leur gré, en observant quelques vaines formalités de loi, et ensuite à reprendre le commerce tout de nouveau, encourage beaucoup les gens corrompus, dissipateurs ou de mauvaise foi, à faire fortune par la banqueroute.

Je serai, en mon particulier, Monsieur, très flatté de faire personnellement votre connoissance à Londres, de vous voir souvent chez moi, et de vous rendre tous les services qui seront en mon pouvoir. Je désirerois cependant que votre arrivée soit plus tôt dans le courant de janvier que dans ce mois, attendu que je serai alors à Londres10. La navigation en décembre est fort mauvaise. Attendez plus tôt encore un mois.

Vous avez parfaitement bien fait de profiter de l'excellente occasion de la caisse de M. le duc de la Vallière11 pour y mettre les trois exemplaires des Loisirs pour les trois personnes désignées12. Ils arriveront seurement à leur destination par la précaution que vous avez prise d'en écrire au secrétaire dudit duc.

Le soin que vous avez pris d'en envoyer un exemplaire à M. de Sartine13 , un pour M. le Tourneur14 , et un pour M. Marin15 , ne peut produire qu'un bon effet pour vous et pour moi. Je suis surtout charmé qu'il vous ait pris fantaisie d'en envoyer un exemplaire à M. de Malesherbes, 1° parce qu'il est exilé, 2° parce que c'est un magistrat de grand savoir et mérite, 3° parce que c'est lui qui m'a nommé censeur Roial en 1758 et qu il m'a toujours témoigné beaucoup d'amitié16.

Je ne sais si vous n'auriez pas bien fait d'en envoyer un exemplaire à M. le chancelier de Mopou17 , chef suprême de la librairie, et un autre à M. le Duc d'Aiguillon18 , maître des clefs de la France. Vous êtes aussi bon juge que moi et vous ferez à cet égard ce qu'il vous plaira ; il est encore tems. Si vous voulez avoir un prompt débit de l'ouvrage en Europe, et surtout en France et en Angleterre, comme vous l'observez, il faut pour cet effet en envoyer un exemplaire de votre part et de la mienne aux principaux fabricateurs de journaux de l'Europe que vous connoissez mieux que moi, surtout ceux de Hollande, des Païs-Bas et d'Allemagne. Vous savez la façon dont se conduisent tous les faiseurs de journaux, du moins si j'en juge par la conduite de Fréron19 , avec qui j'ai vécu amicalement pendant deux ou trois ans à Paris avant mes voïages en Russie20. Il seroit bon d'en envoyer un exemplaire à ce marchand et distributeur d'esprit, attendu qu'il est méchant et la plusparts de ses lecteurs de l'Année littéraire fort bêtes. Je lui écrirai à ce sujet. En enverrez-vous un exemplaire à l'auteur du Mercure21 et un autre exemplaire au Journal des Savans à Paris22 ? Il y a en Angleterre seulement trois journalistes, tant bons que mauvais, sur lesquels le public se guide. Il vaudroit mieux les avoir pour soi que contre soi, en leur faisant à chacun présent d’un exemplaire. Il faut savoir perdre quelque chose pour mieux gagner. Si vous pouviez envoyer seurement à M. de Voltaire 23 un exemplaire de ma part, je vous en tiendrai compte. Je sais bien qu'à son âge24, il ne s'amusera pas à lire des Loisirs, mais c'est un homme pour qui j'ai beaucoup d'amour et de respect, à mille égards, mais pas en tout. Je le connois aussi bien que Jean-Jacques. De ces deux grands personnages on feroit quelque chose d'excellent ; c'est domage qu'ils ne peuvent ni s'aimer ni s'entendre.

J'ai écris, il y a douze jours, à M. Boudet25 , à Paris, et l'ai engagé de faire agir quelque ami particulier ou protecteur auprês de M. de Sartine ou de M. le Chancelier pour obtenir pour lui la permission tacite de vendre les Loisirs en France, parce que vous me marquiez que, s'il vouloit s'entendre avec vous, vous en fourniriez à lui seul en France et que vous prenderiez avec lui les arrangemens convenables et lui passeriez les exemplaires à un prix raisonnable.

Quand il est parti de Londres, vers la fin d'octobre dernier, il avoit le plus grand désir de passer à Amsterdam pour s'entendre avec vous, mais il n'a pu faire ce voiage. Certainement il fera tout ce qui sera en son pouvoir pour me faire plaisir et s'obliger lui-même. S'il n'en prend point, c'est que la vente lui en sera deffendu. Comme c'est un homme honnête, riche et imprimeur du Roi, il est obligé d'être plus sur ses gardes que les libraires qui n'ont pas encore de fortune. Je viens d'écrire à l'avocat de M. Becket26 et le mien à ce sujet. Becket n'entends pas un mot de françois, quoiqu'il vende des livres français, mais il n'achepte que ceux qui ont la plus grande réputation et prend les autres en commission.

Je vous envoye cy-joint la lettre que vous désirez pour M. Michel, à Saint-Pétersbourg27. Je suis bien aise que vous ayez choisi celui-là, parce que c'est un marchand françois, né à Pétersbourg, le plus riche et le plus répandu à la cour. D'ailleurs, le chevalier Douglass28 et moi avons demeuré chez lui un an, lorsque nous fûmes à Saint-Pétersbourg en 1757 pour opérer la réunion de cette cour avec la France. Ainsi il fera ce qui sera en son pouvoir pour m'obliger.

Je vous envoye aussi cy-joint une lettre pour M. Devilliers, négociant à Berlin29. S'il n'est pas mort depuis un an, je suis sûr qu'il s'intéressera au débouché. Il sera d'autant plus charmé d'avoir un exemplaire qu'il m'a écris, il y a un an, pour savoir comment il pourroit trouver à l'achepter, attendu qu'il l'avoit fait chercher dans plusieurs villes indépendantes d'Allemagne sans pouvoir le trouver, ce qui ne vous étonnera pas.

Je vais écrire à M. Elmsly30 pour qu'il garde chez lui jusqu'à mon retour le ballot que vous lui avez envoyé pour moi, dont je vous suis très obligé.

Je suis charmé que l'on ait réduit l'impôt sur les livres31 sans votre requête; s'il est encore trop fort, vous feriez bien de suivre le plan que vous avez fait; il est très bon. Je suis fâché des pertes que vous avez fait cette année dans le Nord; elles sont considérables. Tachez d'avoir des correspondants plus seurs pour la vente des Loisirs. J'espère vous voir le mois prochain à Londres et vous renouveller avec grand plaisir les assurances du très sincère attachement avec lequel j'ai l'honneur d'être,

Monsieur

Vôtre très humble et obéissant serviteur

Le Chev. D’Éon

P.S. Quand vous viendrez à Londres, apporté, je vous prie, un catalogue ou catalogues des livres les plus rares ou curieux qui se trouvent en Hollande32.

Je pense que vous feriez bien de faire mettre, quand vous jugerez à propos, à la fin des gazettes d'Amsterdam33 et d'Utrecht34 l'annonce des Loisirs, à peu près comme je vous l'ai envoyé il y a trois ou quatre mois.

Je ne mes pas d'enveloppe à la lettre pour M. Isaïe Villiers, négociant à Berlin, pour ne pas grossir ce paquet. Metté la vous même et n'envoyez pas ma lettre par la France.

Notes

1 Cette lettre se trouve dans une collection privée et nous n’avons pas pu la consulter. Le texte de la lettre provient d’une transcription effectuée par Etienne Charavay, publiée dans Revue des documents historiques, suite de pièces inédites., publ. avec des notes et des commentaires par É. Charavay, Paris, Charavay frères, 1880, p. 171-176.

2 Éon profite de l’hospitalité bienveillante de son protecteur le comte Ferrers au château de Staunton Harold Hall. Sur Ferrers, voir Rey17720826.

3 Voir Rey17731203.

4 Rey avait édité Le Contrat social de Rousseau en 1762.

5 Cette thèse de l’Angleterre, patrie de la liberté est défendue par Éon dans le volume VII des Loisirs.

6 Jean-Jacques Rousseau dont Rey a édité plusieurs ouvrages. Éon avait adressé une longue lettre à Rousseau le 20 février 1766 qui accompagnait l’envoi d’ouvrages publiés lors de sa querelle avec Guerchy. Dans cette lettre, il faisait un parallèle entre la situation des deux hommes et cherchait le soutien de Rousseau : « Nos malheurs ont presque une origine commune, quoique des causes et des Effets differents. On dit que vous aimés trop la Liberté et la Vérité. On m'accable du même reproche, et on ajoute que nous pourrions nous rendre plus heureux à peu de frais, vous en humiliant moins les docteurs, et moi en disputant moins avec les Ministres ». Il poursuit : « On pourroit à plusieurs Egards faire un paralelle de la bizarerie de vôtre Sort, et du mien. Vous, Republicain et Protestant, pour avoir fait imprimer Emile dans une Republique, vous avés êté decreté de prise de Corps sans avoir êté sommé de Comparoitre. Moi Ministre françois, pour avoir fait imprimer une deffense Contre un autre Ministre françois qui m'attaquoit, j'ai êté Condamné dans une Republique Sans avoir êté entendu. » « Hélas ! Mon cher Rousseau, mon ancien Confrère dans la Politique, mon maitre dans la litterature, Compagnon de mon infortune, vous qui, ainsi que moi, avés Eprouvé le Caprice et l'injustice de plusieurs de mes compatriotes, C'est à vous que je puis dire avec vérité que je n'aurois jamais osé, à l'Exemple de mes parens, servir le Roi et ma Patrie avec autant de zêle et d'amour que je l'ai fait, si j'eusse pû Croire que la Calomnie, le Poison et le Poignard deussent être à la fin toute la récompense de mes services et de mes blessures. Ne dites pas après cela que vous êtes le seul homme veritablement malheureux, que les bizarreries de vôtre destinée ne sont qu'a vous. » Correspondance complète de Jean Jacques Rousseau, éd. R. A. Leigh, et al. Oxford: Voltaire Foundation, 1977; vol. 28 (Lettre 5062). Rousseau avait répondu le 31 mars 1766 : « Je n'ai même encore pu que parcourir rapidement vos Mémoires, c'en est assez pour confirmer l'opinion que j'avois des rares talens de l'auteur mais non pas pour juger du fond de la querelle entre vous et M. de Guerchy. J'avoue pourtant, Monsieur, que dans le principe je crois voir le tort de votre côté et il ne me paroît pas juste que comme Ministre vous vouliez en votre nom et à ses fraix, faire la même dépense qu'il eut faite lui-même. Mais sur la lecture de vos Mémoires je trouve dans la suite de cette affaire des torts beaucoup plus graves du côté de M. de Guerchy et la violence de ses poursuites n'aura, je pense, aucun de ses propres amis pour approbateur. [….] L'injustice marche avec le pouvoir, nous qui sommes victimes et persecutés si nous étions à la place de ceux qui nous poursuivent, nous serions peut-être tirans et persecuteurs comme eux. Cette réflexion si humiliante pour l'humanité n'ote pas le poids des disgraces, mais elle en ôte l'indignation qui les rend accablantes. On supporte son sort avec plus de patience quand on le sent attaché à notre constitution.» Il termine sur ces mots : « Monsieur, j'ai éprouvé comme vous des tracasseries d'Ambassadeurs : que Dieu vous préserve de celles de prêtres. » dans Correspondance complète de Jean Jacques Rousseau : mars – juin 1766, éd. R. A. Leigh, et al. Oxford, Voltaire Foundation, 1977, vol. 29, (Lettre 5140). La correspondance entre les deux hommes en est restée là.

7 Rey était connu pour ses impressions des ouvrages de J.J. Rousseau, Discours sur l’origine de l’inégalité (1755), Du contrat social (1762), interdit en France, et les Lettres écrites de la montagne (1764). Il avait également publié L’Antiquité dévoilée par ses usages de Boulanger et d’Holbach (1766).

8 P. Elmsley, libraire à Londres, voir Rey17730818, Rey17731012a.

9 Nous n’avons pu identifier ce M. Basset.

10 Rey va se rendre à Londres et loger chez Elmsley en février 1774. À cette occasion, il va rencontrer le chevalier d’Éon (Rey17740121 ; Rey17740227).

11 Rey fournit des ouvrages au duc de la Vallière, l’un des plus grands bibliophiles du XVIIIe siècle. Il profite de cet envoi pour insérer des exemplaires des Loisirs qui n’ont pas encore reçu d’approbation de la Chambre syndicale de Paris. Voir Rey17731203.

12 Il s’agit du duc de Choiseul, du maréchal de Broglie, et de Jean Drouet, voir Rey17731203.

13 Antoine de Sartine, comte d’Alby (1729-1801) est à la date de cette lettre, lieutenant général de police (1759–1774) et directeur de la librairie.

14 Pierre-Prime-Félicien Le Tourneur (1737-1788), censeur royal, secrétaire de la librairie et secrétaire ordinaire du Comte d'Artois, frère du roi (le futur Louis XVIII).

15 Louis-François-Claude Marin (1721-1809), secrétaire général de la police de la librairie sous la direction de Sartine, il seconde Crébillon dans cette tâche.

16 Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes (1721-1794), premier président de la Cour des Aides (1750 à 1775), mais aussi directeur de la Librairie (1750-1763). Il avait nommé Éon censeur en 1758, voir Rey17731203.

17 René-Nicolas-Charles-Augustin de Maupeou (1714-1792), chancelier de France (1768-1790) et garde des sceaux (1768-1774) de Louis XV, il a succédé à Etienne François de Choiseul, auquel Éon dédicace ses Loisirs, Voir Rey17730818.

18 Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis-Richelieu, duc d'Aiguillon (1720-1788) à cette date ministre des affaires étrangères de Louis XV, voir Rey17730617a.

19 Elie Catherine Fréron (1718-1776) journaliste, ennemi des philosophes, il dirige L’Année littéraire pendant 22 ans (1754-1776) avant que son fils et sa veuve prennent le relais (1776-1790). Éon a publié divres textes dans L'Année littéraire : « Eloge du comte d'Ons-en-Bray, Président de l'Académie des Sciences. » (1753) ; « Eloge au panégyrique de Marie-Thérèse d’Este, duchesse de Penthièvre » (1754), p. 112-117 ; « Notice sur l’abbé Lenglet-Dufresnoy » (1755), p. 116-139. « Les Espérances d’un bon patriote » (1759), p. 57-65, réimprimé sous forme de pamphlet en 1760. Fréron est également « une mouche » de la police, et notamment de l’inspecteur d’Hémery de 1746 à 1771. Comme Éon, il a eu des activités secrètes pour le compte de Choiseul. Sur Fréron, voir Dictionnaire des journalistes, (en ligne), art. de Paul Benhamou et Jean Balcou, s.v.

20 Recruté dans le « Secret du roi », Éon est chargé en 1755 d'une première mission en Russie auprès de la tsarine Elizabeth. Il lui faut gagner la confiance de la tsarine à l'insu de son entourage, et lui remettre un courrier cacheté de Louis XV, prélude à la conclusion d'un traité d'alliance. Pour cette mission, Éon devient mademoiselle Lia de Beaumont. Au début de la guerre de Sept ans, il est nommé secrétaire à l'ambassade de Saint-Pétersbourg et est chargé par le roi d'amener l'impératrice à conclure un traité d'alliance avec la France. À part une courte interruption, en avril 1757, le chevalier d'Éon reste en Russie de 1755 à 1760 où il continue sa correspondance secrète avec Louis XV, voir Notice biographique.

21 Il s’agit certainement de Jacques Lacombe qui dirige le Mercure de France dédié au Roi par une Société de gens de lettres, de juillet 1768 à mai 1778. Dans une feuille d'annonces du Mercure de juillet 1768, Lacombe liste tous les périodiques qu'il diffuse : le Mercure, le Journal des Savants, L'Année littéraire, L'Avant-Coureur, le Journal encyclopédique et le Journal de politique ; voir Dictionnaire des journalistes, art. de J. Sgard, s.v.

22 Jacques Lacombe dirige Le Journal des sçavans de Paris dont Rey propose une contrefaçon à partir de 1749, voir Dictionnaire des journalistes, art. de J. Sgard, s.v.

23 Les Loisirs du chevalier d'Éon figurent dans l’inventaire en ligne de la Bibliothèque de Voltaire réalisé par Centre international d'étude du XVIIIème siècle de Ferney-Voltaire à la référence 4157. Les volumes se trouvent à la Bibliothèque nationale de Russie, Bibliothèque de Voltaire, cote 4-31.

24 Voltaire, né en 1694, est alors âgé de 79 ans. En fait, Voltaire semble bien avoir parcouru les Loisirs, au moins les Tomes 7, 8, 9, 10, 11, 12 où l’on trouve des signets ou des annotations, Corpus des notes marginales, Oxford, Voltaire Foundation, 2010, t. 3, p. 418-420, n° 564.

25 Antoine-Chrétien Boudet (1715 ?-1787), libraire parisien, voir Rey17731012a et Rey17760430.

26 Thomas Becket (17..-1817) libraire à Londres, voir Rey17731012a.

27 Sur Jean Michel, célèbre négociant de Saint-Pétersbourg, voir Rey17731203.

28 Pierre Alexandre Mackenzie Douglas (…-1765), dit Chevalier Douglass, baron de Kildin, est un jacobite au service de la diplomatie française. Il a été fait prisonnier à la bataille de Culloden en 1746. Libéré peu de temps après, Mackenzie Douglas a suivi le prince Charles Edward Stuart (Bonnie Prince Charlie) jusqu'à son exil en France. Très hostile à l’Angleterre, il accompagne Éon dans sa mission en Russie et devient le chargé d'affaires français à Saint-Pétersbourg de 1755 à 1756 après le rétablissement des relations diplomatiques franco-russes. Voir Doron Zimmermann, The Jacobite Movement in Scotland and in Exile, 1746-1759, New-York, MacMillan, 2003, p. 267. Éon lui envoie un exemplaire des Loisirs.

29 Isaïe [ou Esaïe] Villiers, fabricant de soie à Berlin, voir Rey17731203.

30 Peter Elmsley ou Elmsly (1736-1802), libraire à Londres, voir Rey17730818.

31 Sur les droits prohibitifs sur l’entrée et le transit de livres étrangers en France, voir Rey17720904, Rey17730626 et Rey17731203.

32 Afin de promouvoir les ouvrages qu’il édite, Rey fait paraître plusieurs catalogues, thématiques — sur le théâtre par exemple – ou plus généraux. Chaque livraison du Journal des savants publié par Rey à Amsterdam à partir de 1749 comporte un petit catalogue de nouveautés. Rey a fourni un ou plusieurs catalogues qui ont permis à Éon de passer une grosse commande d’ouvrages : voir Rey17740508.

33 Le Journal des savants publié par Rey à Amsterdam, détaille sur trois pages dans sa livraison de janvier 1774, (t. 71, n°1) la composition des 13 volumes. La Gazette d’Amsterdam du mardi 11 janvier 1774, mentionne brièvement dans un encart la parution des Loisirs.

34 La Gazette d’Utrecht en date du 31 décembre 1773 annonce la publication des Loisirs chez Rey.