Pièce nº Rey17740512
Type | Lettre |
Identifiant | Rey17740512 |
Date de composition | 1774-05-12 |
Certitude sur la date | haute |
Date de réception | / |
Expéditeur | Rey, Marc Michel |
Destinataire | Éon, Charles de Beaumont d’ |
Lieu d'envoi | Amsterdam |
Lieu de réception | Londres |
Adresse | / |
Lieu de conservation | Tonnerre, Médiathèque Ernest Cœurderoy |
Cote | T40 |
Cote (copie) | / |
Imprimé | / |
Edition | / |
Autographe | oui |
Signature | oui |
Renvois | / |
Incipit | J’ay eu l’honneur de vous écrire, Monsieur, pour vous mander |
Rep. Le 20 May 17741. plus le 13 juin2
J'ay eu l'honneur de vous écrire3, Monsieur, pour vous mander que je comptois vous faire envoy dans le mois d'avril passé, je viens de le faire conformement à la facture inclus et voici le connoissement du capitaine 4; je compte que vous trouverés le tout conforme; je pense, Monsieur, qu'il faut un homme du maitier pour ouvrir ces balles afin de ne pas confondre un ouvrage avec un autre 5, je crois devoir vous le dire par précaution; je crois qu'à un article près vous avés tout ce que vous m'avés demandé des catalogues imprimés 6et de plus j'ay suivi leurs ordres dans la distribution afin que vous puissiés vous reconnoître plus facilement.
Du catalogue manuscrit que vous m'avés remis ou de la liste manuscrite il y en a peu,
7 s'il vous
importe, Monsieur, d'avoir tout ce que vous m'y demandé, ayés pour agréable de me le mander et je
ferai toute les démarches nécessaires pour y parvenir, soit d en les faisant chercher
dans ce pays, soit en les faisant chercher ailleurs, je vous en trouverai toûjours une bonne
quantité dans l'espace de 3 ou 4 mois.
Si la chose peut avoir lieu, je vous prie de ne pas dire que vous tenés ces marchandises de moi, afin de m'éviter des reproches de mes confreres de Londres, car la jalousie est de tous les corps, et je ne voudrois pas me brouiller ni avec Elmsly ni avec Becket 8.
[2] Je ne scai si j'ay eu l'honneur de vous mander que je n'ay point eu de nouvelles de Mr de Villiers de Berlin9, pour Mr Michel 10 il m'a demandé trois Loisirs; j'en ay envoyé quelques exemplaires en France, à Geneve, en Allemagne, le debit en est long dans ce pays, en général on le trouve trop volumineux.
Je souhaite, Monsieur, que votre santé soit parfaite ce que j'apprendrai avec plaisir.
Après avoir bien examiné le Recueil de chansons que vous m'avés remis11, Monsieur, je doute qu'on en tire parti, elles sont trop vieilles, je doute que le grand nombre de lecteurs veuille en faire l'acquisition.
Je n'ay point encore pu examiner le Vergier12, je le ferai le plutot qu'il me sera possible.
Pour le procès du chancelier Poyet 13, je compte d'en faire usage incessemment.
Je vous salue de tout mon cœur et je suis bien véritablement Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.
Le 12 may 1774.
Notes
1 Cette lettre est manquante.
2 Cette lettre est mentionnée dans le catalogue des Autographes anciens et modernes, vente à l’Hôtel Drouot, 16 juin 1960, (Paris, P. Cornuau, 1960), p. 11 du catalogue, n°42 : [Londres, le 13 juin 1774] […] Vous voiez, Monsieur, que notre jeune Monarque françois commence bien son règne […] il ne lui manque que l’âge et l’expérience pour bien connoître le monde de la cour à qui il a affaire. Je lui donnerois bien gratis l’expérience de mes voïages s’il me fesoit rembourser sur ce que j’y ai dépensé. J’ai de bonnes espérances pour un heureux retour dans ma patrie, voilà déjà quelques amis que j’ai auprès de Sa personne et de celle de la reine, le model de toutes les vertus ainsi que de toutes les graces ; il y en viendra bien tôt un plus grand nombre puiqu’il se fait un plaisir d’éloigner de son Auguste personne, les Maquerelles, les maquereaux et les ennemis de la vertu. Quand je vois succèder à de tels singes ou plutôt de tels monstres, des personnages aussi respectables que les Maurepas, Les Nivernois, les Broglie etc. Que ne dois-je pas espérer de la bonté de ma cause et de l’injustice du sort que j’endure depuis plus de douze ans […]
3 Cette lettre est manquante.
4 Il s’agit de la longue commande d’ouvrages passée à Rey par Éon dont nous possédons la facture, Rey17740508. Les ouvrages commandés voyagent par bateaux aux bons soins du capitaine du navire « Capitaine Roelof Holm, vaisseau de Gende ».
5 Les ouvrages voyagent en feuilles souvent dans des tonneaux, ce qui garantit une certaine étanchéité. Rey recommande que le déballage des feuilles, qui doivent être pliées et assemblées selon l’ordre des cahiers puis reliées, s’effectue en présence d’un professionnel du livre.
6 La longue facture (Rey17740508) recense les ouvrages provenant des catalogues imprimés et d’une liste manuscrite effectuée par Éon. Ces commandes ne nous sont pas parvenues. Rey édite de façon régulière, des catalogues de nouveautés ou des catalogues thématiques. Le Journal des savants contient également à chacune de ses livraisons, un catalogue de nouveautés.
7 Voir Rey17740508.
8 Rey ne souhaite pas se brouiller avec ses deux confrères londoniens, Peter Elmsley ou Elmsly (1736-1802) et Thomas Becket (17..-1817) avec lesquels il est en relation pour la vente des Loisirs. Rey avait séjourné chez Elmsley lors de sa visite à Londres en janvier 1774 (Rey17740216), sur Elmsley voir Rey17730818. Elmsley s’était étonné auprès d’Éon d’être en concurrence avec Becket pour la vente des Loisirs ; voir l’extrait de lettre du 24 janvier 1774 cité dans la lettre 17 décembre 1773 (Rey17731217). Thomas Becket avait imprimé avec son confrère Peter Abraham de Hondt les deux premiers volumes des Loisirs, voir Rey17731012a. Éon était en procès avec Becket, ce qui n’avait pas dû arranger les relations entre les deux libraires.
9 Sur Isaïe Villiers, fabricant de soie à Berlin, voir Rey17731203.
10 Sur Jean Michel, négociant à Saint-Pétersbourg, voir Rey17731203.
11 Voir Rey17740227 : d’après ce contrat, Éon avait confié plusieurs manuscrits à Rey pour impression dont : « Un Recueil de chansons dépuis la fin du règne de Louis XIV jusqu’à la fin de la Regence du duc d’Orléans recueillis par Madame la Marquise Dargenson femme du ministre des affaires etrangeres en trois gros volumes in 4t° cy 3 vol. in 4to ».
12 Voir Rey17740227 : il s’agit de « Œuvres meslés de Mr Duvergier commissaire de la Marine en trois volumes in 4to manuscript où se trouve plusieurs choses qui ne sont pas dans les œuvres imprimés de cet auteur cy 3 V. in 4to » confiées par Éon à Rey pour impression.
13 Voir Rey17740227 : « Le Procés du chancelier Poyet 1543 un volume in folio bien écrit de 474 pages lesdites pages marquées seulement au f° recto, relié en veau filet d’or cy 1 V. in f° » confié par Éon à Rey pour impression. Éon éditera cet ouvrage en 1776, mais nous n’avons pu localiser d’exemplaires de ce titre ayant les caractéristiques typographiques des ouvrages de Rey. Le catalogue des « Livres nouveaux » que l’on trouve au début du Journal des savants édité par Rey (août 1776, vol. V), mentionne ce texte sous le titre Histoire du procès du chancelier Poyet, pour servir à celle du règne de François I, roi de France. Avec un chapitre préliminaire sur l'antiquité et la dignité de l'office de chancelier, et sur les vicissitudes qu'il a éprouvées. Par l'Historiographe sans gages et sans prétentions (Londres [Amsterdam], s.n. [Marc Michel Rey], 1776, 8°). On trouve également une autre édition de ce texte, la même année (Londres et Paris, chez tous les libraires, 1776, 8°) avec du matériel typographique de Jean-Edme Dufour et Philippe Roux à Maastricht. Voir Rey17741227 et Rey17760430 ; Rey17760413 ; Rey17750705 ; Rey17760829 ; Rey17761210a.